J2 :Un peu avant le réveil, j’entends des voix ! En fait, les premiers raideurs sont sur l’eau et discutent. Etant au-dessus d’eux, je les entends parfaitement ! Malheureusement, photographiquement ce n’est même pas la peine d’essayer quelque chose. Il fait nuit noire, les bateaux sont relativement loin et vu qu’il y a une pleine lune, les concurrents n’ont allumé que de toutes petites lampes. Quand FMR passe, ils essayent de repérer le petit sentier qui leur permettrait de se dégourdir les jambes en portant le kayak pour couper un méandre. La scène est magique, ils balaient l’eau avec une frontale à puissance max. Ils ne trouveront pas l’entrée du chemin et continueront sur l’eau (normal : le chemin est celui sur lequel je suis et que j’ai eu du mal à identifier sur terre ! Vu son état, ce n’est pas une mauvaise chose d’avoir continué sur l’eau…). Je retourne me coucher pour ne pas cumuler trop de fatigue dès la première nuit. A 7h, cette fois-ci c’est reparti ! Pendant mon petit déjeuner, une équipe passe en contrebas sur l’eau. Il y a déjà des écarts impressionnants ! Je vérifie la position des équipes avec le GPS puis je file à l’avant-dernière balise du trail (CP12). Je m’avance un peu en voiture puis je finis à pied. C’est parfait car je suis à contresens de la course. Je croise donc la première équipe qui descend. Je repère le poste et cherche un endroit sympa pour prendre les photos. FMR arrive en 3ème position. Nickel, la course ne fait que commencer ! Une fois qu’ils sont passés, je vérifie avec le live que je vais attendre longtemps si je reste à cet endroit. J’attaque donc à redescendre et je trouve un endroit sympa pour voir passer le prochain groupe d’équipe. Il faut arriver à jouer avec les nuages qui bouchent par moment la magnifique vue sur les montagnes. Je récupère ma voiture et je vais sur un poste du kayak. Il y a une traversée de gué, à faire à pied mais quand j’arrive à l’endroit où devrait être le poste, rien. Je descends sur la rive et je vois un organisateur qui indique aux équipes que le poste a été déplacé et qu’ils doivent continuer par l’eau  jusqu’à la plage suivante. C’est original sur un raid en orientation mais cela me permet d’avoir une bonne proximité avec les bateaux ! Il est déjà midi quand FMR passe.

Le faible nombre de routes carrossables sur la suite du parcours va m’obliger à faire des choix. Je file directement à Alzina d’Alinya, un petit village au bout d’une route sans issue. Très drôle de traverser ce petit village en voiture. Je pense que le monsieur qui triait ses oignons a dû se dire que je faisais fausse route et qu’il n’allait pas tarder à me revoir passer dans l’autre sens… Mais non, j’ai poursuivi par un chemin carrossable et j’ai trouvé à me garer! Il y a toujours un petit moment de stress dans ce genre de route tant que ce n’est pas sûr de pouvoir faire demi-tour ! Je me pose un peu, le temps de manger. Il fait chaud et lourd, je tente de me mettre un peu à l’ombre mais la végétation n’est pas très accueillante. Je vérifie régulièrement le live pour suivre l’approche des équipes. Il y a déjà de beaux écarts ! Il faudra que je m’habitue à cette situation de ne pas voir d’équipe pendant plusieurs heures. C’est un rythme bien différent de ce dont j’ai l’habitude sur les formats courts. Cela laisse plus de temps pour réfléchir les cadrages et anticiper toutes les configurations… Pourtant, une fois les coureurs là, leur passage est express et tout ne se passe pas toujours comme prévu !

Les 1ers arrivent enfin et avec eux les 1ères gouttes orageuses font également leur apparition. Après leur passage, je me demande plusieurs fois si je redescends à la voiture protéger mon matériel contre la pluie ou si ce n’est que passager. Je mise sur le 2nd cas et je m’abrite un peu sous un arbre. 2 équipes passe puis FMR arrive. C’est un déluge! La pluie se transforme même en grêle… Je fais quelques photos puis je les suis. Ils ont l’air en forme et sont encore sur leur vélo là où les autres équipes poussent. La montée est suffisamment raide pour pouvoir les suivre à pied alors qu’ils sont à vélo. J’en profite aussi pour couper une épingle et leur repasser devant. Inutile de continuer plus loin, je les laisse filer et retourne à la voiture pour me sécher ! Vu les cartes, il faudra que je fasse tout le tour de la montagne en voiture pour retrouver les FMR… Et oui, sur ce type de terrain, le VTT est bien plus rapide pour se déplacer que la voiture ! Du coup, je profite d’être sur place, que la pluie se soit arrêtée et que les équipes ne soient pas encore trop espacées pour aller faire des photos des coureurs un peu plus loin de la tête de course. Je remonte donc le parcours à pied jusqu’au poste précédent (CP14, à côté d’une fontaine) avant de revenir à la voiture. 8km de rando qui m’auront permis de varier les équipes, les états de forme et l’ambiance. De retour à la voiture, un coup d’œil au suivi me confirme que l’équipe 17 « Raidaventure.fr – Mountain Spirit » n’est plus très loin. 2 des équipiers sont des amis, je décide donc de les attendre en traitant quelques photos pour pouvoir faire une publication dans la soirée. Je les vois arriver au bout du chemin et eux aussi m’ont repéré ! Ils arrivent en chantonnant la guerre des étoiles, tout sourire ! Quelques discussions pour vérifier que tout va bien et ils repartent !

Les prochaines équipes sont trop loin (plus de 2h), je décide d’aller retrouver la tête de course. Comme vu sur la carte, il me faut faire tout le tour de la montagne et je vise donc la station de ski de Porte Del Comte et plus précisément le refuge de l’Arp qui fait office d’arrivée pour le rogaining. Je n’ai pas la carte de cette section mais je me dis que je pourrai improviser sur place. Je m’arrête sur la route pour envoyer les photos à Lucie et j’arrive à la station alors que la nuit est déjà tombée. Quelle surprise en arrivant : FMR est là en train de s’équiper pour le VTT ! Ils me disent que la section est un sacré chantier et que les balises ne valent pas la pénalité surtout que Julien souffre d’un coup de chaud. En quelques minutes, tout change, des tas de questions s’accumulent : quelle pénalité, sont ils encore classés sur la course complète, est ce le bon choix ? Les questions fusent dans la tête puis sur les réseaux sociaux parmi ceux qui suivent la course avec le live. Je file à la transition suivante à Gosol pour éclaircir la situation avec les orgas. Les orgas n’avaient pas prévu cette configuration mais c’est bien une pénalité de 9h qui attend l’équipe, ils restent dans la course complète et doivent la purger avant d’accéder à leurs affaires de transition. Au moins ils pourront se reposer, voir se soigner pour Julien et repartir frais. L’équipe arrive peu après et commence à purger sa pénalité. La situation est claire, on verra demain matin combien de temps auront mis les autres équipes. Une douche à la zone de transition, un repas sur le réchaud et je vais m’installer pour dormir dans la salle des organisateurs. Il est 1h du mat passé et le réveil sera matinal demain matin pour partir avant l’équipe dans l’ascension de la Pedraforca et les photographier dans la montée.

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